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TROPICAL FUCK STORM, MACHINE À FOUDRE

  • By HOT PANTS
  • 03 Jun, 2019

Emmené par Gareth Liddiard et Fiona Kitschin, le combo australien est en tournée pour «A Laughing Death in Meatspace», premier album de rock débridé aux accents tragiques et désespérés. Rencontre à Nantes après une prestation magnétique.

Tropical Fuck Storm, le 27 mai, au lendemain de leur concert nantais. De gauche à droite : Lauren Hammel, Gareth Liddiard, Fiona Kitschin et Erica Dunn. Photo Rémy Artiges pour Libération.
En 65 après Jésus-Christ, les apôtres Simon le Zélote et Jude Thaddée, partis prêcher l’Evangile en Perse, furent égorgés pour avoir renversé des idoles au terme d’une dispute avec des prêtres païens et des magiciens. Le châtiment peut sembler excessif, mais on ne pourra nier qu’ils s’exposaient à d’évidentes difficultés. Prêtres, magiciens, dégradation de biens matériels : il y a des combinaisons qui ne peuvent mener qu’au chaos.

De la même manière, la plupart des spectateurs massés dans le Stéréolux à Nantes, ce dimanche 26 mai, pour voir Tropical Fuck Storm - groupe échappé de la très vivace scène underground rock australienne actuelle - se doutaient qu’ils en sortiraient hagards, sonnés et pantelants, avec des démarches d’hélicoptères en panne d’essence, mais vivants. Plus que jamais, même. Un an après la sortie de son spectaculaire premier album A Laughing Death in Meatspace, le groupe mené par Gareth Liddiard et Fiona Kitschin, couple déjà à la tête des fabuleux The Drones, jouait ce soir-là pour la première fois en France. Et, comme on pouvait s’y attendre, tout n’a été que pierre, feu, métal, silences dans lesquels on tombe subitement comme dans des trous, dissimulés sous un tas de feuilles mortes, et cavalcades plus noires et féroces que celle de mille pur-sang fuyant les auges du cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum par une nuit sans lune.

Bourrasque capillaire
C’est simple : Tropical Fuck Storm a tout. Les chansons, déjà, qui doivent autant au post-hardcore de Fugazi qu’aux complaintes claudicantes de Bonnie Prince Billy ou au groove bancroche des Slits, et possèdent cet atout rare qui, de Townes Van Zandt à Nirvana, a toujours fait la différence : le sens du tragique - dans You Let My Tyres Down ou leur dernier single en date, The Planet of Straw Men, tout est à la fois abrasif et grandiose, rayonnant et désespéré. Une musique de gens qui savent que la partie est perdue mais qui veulent quand même, comme disait Melville, «arracher au ciel un morceau de vie». Ensuite, il y a les paroles, principalement signées Gareth Liddiard, qui avoue détester écrire mais gratifie chaque morceau du groupe de stupéfiantes chroniques du désastre contemporain tenant autant du cut-up frénétique que du Dylan fataliste de Blood on the Tracks. Enfin, il y a le magnétisme - évidence absolue, dès les premiers instants sur scène.

A gauche, la guitariste Erica Dunn, cadette de la bande déjà croisée chez Mod Con ou Harmony, à qui l’on donnerait la première partie de Juliette Armanet sans confession avec sa frange rideau et ses créoles tintinnabulantes mais qui explose dès la première note dans une ahurissante bourrasque capillaire, toujours un pied sur le retour ou les jambes écartées tel le personnage d’un invraisemblable cartoon heavy metal. A droite, Fiona Kitschin, la bassiste, tient, elle, plutôt de l’héroïne de film d’horreur des années 70, regard possédé, moue inquiète, se balançant étrangement lorsqu’elle s’avance vers le micro, où elle chante comme dans une transe suspendue, en vous fixant droit dans les yeux. Au centre, Gareth Liddiard, l’air d’un gamin des rues entre deux mauvais coups, nuque longue, tronche burinée, chemise crasseuse nouée autour de la taille, capable de faire le silence complet dans la salle d’un simple mouvement de la main.

Et derrière, Lauren Hammel, tornade tatouée transfuge du groupe de hardcore High Tension, qui donne moins l’impression de jouer de la batterie que de s’agiter au milieu d’une ferronnerie, jouant comme si elle essayait de faire redémarrer un moteur, avec de grands gestes saccadés, une baguette entre les dents - si tous les batteurs avaient ce charisme et cette envie de mordre, plus personne ne jouerait d’aucun autre instrument et on assisterait à l’avènement d’une scène nouvelle composée d’orchestre à 48 batteries tentant d’établir des dialogues avec Dieu en composant des symphonies polyrythmiques. Face à une telle déferlante, le public, lui, ne peut pas grand-chose ; il se laisse porter comme un naufragé perdu en haute mer, hurlant tant qu’il peut, alternativement écrasé et soulevé par ce mélange de drame et d’euphorie. Ne vous imaginez surtout pas danser : Tropical Fuck Storm fait une musique sur laquelle on peut, au mieux, tressaillir et vaciller, comme un cyprès sous l’orage.

Le lendemain du concert, on les retrouve dans un bar en bord de Loire, à l’image de leur musique : éreintés mais hilares, lucides et pince-sans-rire, un instant dépités, l’autre absolument intenables. «Quand j’entends Nick Cave dire, il y a quelques semaines dans la presse, que l’époque n’est plus adaptée aux groupes de rock, ça m’exaspère, souffle Erica Dunn. Tropical Fuck Storm est précisément un symptôme de cette époque : tout est si vio lent et absurde que ça nous oblige à être nous aussi violents, absurdes, surréalistes.» Politiques aussi, même s’ils n’en font pas un argument de vente, comme leurs aînés de Midnight Oil. Il suffit de voir à quel point ils s’animent quand on leur parle des élections fédérales en Australie, remportées il y a peu par la droite ultra-conservatrice. «Pour moi, à partir du moment où deux personnes discutent, c’est de la politique, explique Garreth Liddiard. Dans nos chansons, on va surtout évoquer des choses très générales, l’intelligence artificielle ou le fait que les réseaux sociaux aient détruit la notion de débat. Les gens n’arrivent plus à se parler, ils défendent leurs idées comme une équipe de foot défend son maillot : aveuglément, sans nuance, dans le seul but de gagner, d’avoir le dernier mot sur Twitter, de donner le coup de grâce.»

Posthumanisme ballardien
Des préoccupations auxquelles viendront bientôt s’ajouter celles de Braindrops, deuxième album du groupe, prévu pour la rentrée et qui, comme si c’était possible, est encore plus fou, intense et débridé que le précédent. Au programme : fake news complotistes, misère sexuelle et posthumanisme ballardien, abordés en filigrane dans neuf nouveaux morceaux qui jonglent entre tubes post-punk pour étés sous Rohypnol (Where’s My Eugene) et love songs à la tristesse insondable (Mary 63, sans doute ce que Liddiard a écrit de plus beau à ce jour). Un nouveau tour de force, que l’on n’attendait pas si tôt et si définitif, et qui vient confirmer que oui, Tropical Fuck Storm a vraiment tout. Les chansons, les paroles, le magnétisme - et cette propension à taper très fort et très juste, pile où il faut, de faire croire à une forme de miracle à une époque où l’on choisit trop volontiers la démission. A la fin de notre entretien, Liddiard nous serre la main et nous dit : «Merci d’en avoir quelque chose à foutre.» A combien de groupes pourrait-on retourner le compliment ?

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Australian punk and proto-grunge cult heroes The Scientists, who formed back in 1981, have just announced Negativity, their first album in 35 years. It follows their 9H20.SiO2 EP which the band released in 2019 following their first ever U.S. shows in 2018. The album will be out June 11 via In the Red (preorder).
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J.P. Shilo, monsieur « strangeness » Pour l’hommage à Rowland initié par Mick Harvey, Chris Hughes a tout naturellement été invité à jouer les morceaux de These Immortal Souls à la batterie. Mais c’est l’Australien J.P. Shilo qui sort le plus du lot parmi ces honorables « tributeurs ».
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Quand il est question de rock australien, la boussole tourne un peu dans tous les sens. Existe-t-il un métrage commun pour mesurer les talents de King Gizzard & The Lizard Wizard, INXS, Tame Impala, de The Saints ou des Bad Seeds ? Et taut-il prendre en compte la Nouvelle Zélande de Connan Mockasin et des Datsuns ? Le simple fait de poser ces questions est une manière d’y répondre ; la majorité des groupes précités, pour être placés sur la grande carte du rock, ont du s’exiler à Londres ou labourer les terres européennes ; il est vrai un peu plus fertiles que le bush australien. Un homme, un seul, a fait plus pour ce continent perdu tout en bas à droite sur la planisphère que tous les autres : Rowland S. Howard, le seul vrai déboussolé derrière un nombre de groupes si importants que l’histoire, jusque là, n’a gravé son nom dans la stèle qu’au crayon gris.
By HOT PANTS December 9, 2019
TICKETS:
ORLEANS >   https://bit.ly/2rInFwP
PARIS >   https://bit.ly/2Z4x4uQ
RENNES >   https://bit.ly/2PQEPBN
LONDON >   https://bit.ly/2DXvj9c
By HOT PANTS October 13, 2019

Mick Harvey   has announced a tour throughout October and November 2019 with dates split into two separate and very special performances:   The Songs of Serge Gainsbourg   and a double bill with close collaborator J.P. Shilo which will see Harvey perform songs from across his solo albums.

The Songs of Serge Gainsbourg   dates, which start in France, will feature Mick Harvey, J.P. Shilo, Xanthe Waite, James Johnston, Toby Dammit and Yoyo Röhm performing Harvey’s interpretations from across four album releases which saw Harvey translating the work of Gainsbourg, starting in 1995 with   Intoxicated Man   through to   Intoxicated Women   (2017).

At the end of October (with three UK shows in Newcastle, London and Glasgow) Mick Harvey will present songs from his four solo albums,   One Man’s Treasure   (2005),   Two of Diamonds   (2007),   Sketches from the Book of the Dead   (2011) and   Four   (2013).

For this section of the tour, the former Bad Seed will join forces on a double bill with his close collaborator J.P. Shilo (Hungry Ghosts / Rowland S. Howard / The Blackeyed Susans) and a band including Glenn Lewis (Cambodian Space Project) on bass and Steve Shelley (Sonic Youth) on drums. Shilo will be performing material from his new album   Invisible You   due for European release in October while Harvey will take the opportunity to include selections from the recent album   The Fall and Rise of Edgar Bourchier and the Horrors of War , his collaboration with Christopher Richard Barker (Mute, 2018).

One Man’s Treasure   and   Two of Diamonds   will be released on vinyl for the first time in November 2019.

MICK HARVEY 2019 TOUR
SONGS OF SERGE GAINSBOURG

18 October - FR, Alençon La Luciole **
21 October - FR, Rouen Le 106 **
23 October - RU, St Petersburg Morze **
24 October - RU, Moscow Dom Kino **
26 October - PL, Lodz Sound Edit Festival **
2 November - PT, Porto Casa da Musica **    
3 November - PT, Lisbon Lisboa Ao Vivo **

SOLO / with J.P. SHILO
27 October - CZ, Brno Mersey Club *
28 October - DE, Frankfurt Club Nachleben *
29 October - BU, Sofia Mixtape 5 *
31 October - IT, Fiorano Modenese Teatro Astoria *
4 November - UK, Newcastle The Cluny *
6 November - UK, London 100 Club *
7 November - UK, Glasgow Broadcast *
9 November - SI, Kranj Layerjeva Hiša *
10 November - HR, Zagreb Vintage industrial Bar *
11 November - SP, Belgrade   KC Grad   *
12 November - GR, Athens TBA *
13 November - GR, Ioannina TBA   *
15 November - FR Paris   Les Trois Baudets *

16 November - NL Haarlem   Patronaat *

* Mick Harvey and J.P. Shilo

** The Songs of Serge Gainsbourg

 

RECENT PRAISE FOR THE FALL AND RISE OF EDGAR BOURCHIER

 “Undeniably esoteric but the adventurous will be rewarded” – Q magazine

 “…   a compelling listen” – Soundblab

“... a series of truly brilliant songs that equate with [Harvey’s] best material.”- Allmusic

 

Listen to the album:   http://smarturl.it/MH-CRB

http://www.mickharvey.com/

www.mute.com

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